L'enquête ENVEFF-Réunion, située dans la continuité de l'enquête ENVEFF nationale a permis de quantifier le phénomène de violence que connaissent les femmes dans l'île dans leurs différents lieux de vie et à travers tous les âges. ____ Moins touchée que la métropole et que les autres départements d'outre-mer français par la criminalité, le sida, la consommation de drogues illicites ou le suicide, La Réunion a parfois été écartée de projets visant la mise au point de dispositifs d'observations statistiques performants sur ces phénomènes. Leur progression avait cependant été particulièrement vive à partir des années 80, et demandais à être surveillée. On notait en particulier un développement important des actes violents comme les atteintes volontaires contre les personnes (assassinats, meurtres, coups et blessures volontaires) et les atteintes aux mœurs (dont les viols), qui représentaient une part de la criminalité plus importante qu'en métropole. Si la progression importante des viols à La Réunion depuis 1989 était imputable à des déclarations plus fréquentes de la part des victimes, le plus souvent des femmes et des enfants, il restait que la connaissance du phénomène de la violence à La Réunion, que celle-ci se déroule dans le cadre familial, professionnel ou dans la sphère publique, n'était pas connue. Particulièrement concernées, les femmes réunionnaises victimes de violence n'étaient jusqu'ici pas considérées comme une priorité parmi les politiques d'action sociale au niveau de l'île (CREAI de La Réunion). Les données statistiques dont disposait la délégation régionale chargée des droits des femmes à La Réunion étaient extrêmement partielles. L'enquête ENVEFF-Réunion "Enquête sur les violences envers les femmes en France à l'Ile de La Réunion" se situe dans la continuité de l'enquête ENVEFF nationale. Pour ne pas présupposer des particularismes et pour donner aux régions ultrapériphériques leur place dans l'ensemble national, il était indispensable de mesurer le phénomène de la violence envers les femmes dans les DOM avec les mêmes outils d'analyse (questionnaire, méthodologie, protocole de collecte) que ceux utilisés par l'équipe ENVEFF d'origine. Ces outils de recherche devaient simplement être éventuellement modifiés ou complétés pour tenir compte de spécificités régionales. Comme les autres enquêtes ENVEFF, l'enquête ENVEFF-Réunion s'est donc adressée à l'ensemble des femmes résidant à La Réunion - âgées de 20 à 59 ans -, quelles que soient leurs conditions de vie familiale et sociale. C'est une enquête quantitative aléatoire, qui a été réalisée par téléphone suivant la méthode CATI (Collecte assistée par téléphone et informatique). Ses objectifs ont été les suivants : - cerner les divers types de violences personnelles qui s'exercent envers les femmes, à l'âge adulte, dans leurs différents cadres de vie (famille, travail, lieux collectifs), quels que soient le (les) auteur(e)s des violences ; - analyser le contexte familial, social, culturel et économique des situations de violence ; - étudier les réactions des femmes aux violences subies, leurs recours auprès des membres de leur entourage et des services institutionnels ; - appréhender les conséquences de la violence sur le plan de la santé physique et mentale, de la vie familiale et sociale, et de l'usage de l'espace privé/public.
Probabiliste : multi-étapes Enquête quantitative sur un échantillon aléatoire de femmes âgées de 20 à 59 ans, interrogées en ménage ordinaire selon la méthode de la date anniversaire la plus proche. L'échantillon a initialement été constitué de 10000 numéros de téléphone achetés à France Telecom. Pour prendre en compte l'ensemble des ménages abonnés au téléphone, y compris ceux sur liste rouge, chaque numéro de téléphone a été incrémenté de + 1, une seule fois. Le fichier des 10000 numéros ainsi obtenus a ensuite été passé par les services d'annuaires inversés de Wanadoo Data, afin d'éliminer une bonne partie des numéros non attribués et des sociétés (hors cibles). Au final, 10.75% des numéros incrémentés initiaux étaient en fait des numéros non attribués ou des numéros de sociétés détectables par France Telecom, soit 1075 numéros. Il restait donc 8925 numéros distincts, qui ont pu être répartis entre les enquêtrices (45 blocs de 200 numéros).Probability.Multistage
Entretien téléphonique : assisté par ordinateur (CATI) La collecte des données a été réalisée par téléphone (méthode CATI) à La Réunion, en collaboration avec l'institut de sondage réunionnais Ipsos-Océan Indien.Interview.Telephone.CATI