Le but du projet TEAMTOX est de comprendre les mécanismes de régulation de la production de mycotoxines par un « méta-pathogène » : un « Méta-Fusarium sp. ». Une analyse écophysiologique du Méta-Fusarium sp. , qui regroupe les espèces fongiques du genre Fusarium majoritairement responsables de la fusariose des épis, sera réalisée en considérant le méta-Fusarium sp. comme une entité fongique unique, possédant un fonctionnement propre. En effet, alors que les données bibliographiques suggèrent fortement que les interactions fongiques jouent un rôle clef dans l’étendue des symptômes de la fusariose et la contamination par des mycotoxines, les études menées jusqu’à présent sont essentiellement de type réductionniste ciblant une espèce ou, pour un petit nombre d’entre elles, un couple d’espèces. Il est pourtant assumé que les interactions entre espèces du genre Fusarium conduisent à des effets qui ne vérifient pas l’équation « 1 + 1 = 2 ». Il est urgent de changer d’échelle et de dépasser les approches ciblant une seule espèce. C’est ce challenge qui guide le projet TEAMTOX. Le projet est construit autour de quatre axes expérimentaux avec comme objectif respectif : (1) caractériser la cinétique de distribution des espèces composant le Meta-Fusarium sp. et de sa production de mycotoxines, et analyser les perturbations induites par des modifications de température et de potentiel redox du milieu, (2) identifier les mécanismes moléculaires qui gouvernent la production de mycotoxines du Meta-Fusarium sp., (3) évaluer l’influence de la diversité intraspécifique sur la dynamique du Méta-Fusarium sp., (4) évaluer l’efficacité de solutions de biocontrôle (auparavant identifiées par des approches espèce-centrées) sur le Meta-Fusarium sp. et démontrer la valeur ajoutée de l’approche. La démarche mise en œuvre dans TEAMTOX et les résultats attendus permettront d’augmenter l’efficacité des stratégies de maîtrise de la contamination des récoltes céréalières par des mycotoxines.