La carte de la France métropolitaine (hors Corse) des stocks de carbone dans les sols a été préparée par l’INRA dans le cadre d’un exercice mondial piloté par le Partenariat Mondial sur les Sols hébergé par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO. La carte ainsi produite, en suivant les spécifications décidées par cette instance, a été intégrée à la carte mondiale des stocks de carbone. Elle exploite une précédente production réalisée dans le cadre du programme Global Soil Map (Mulder et al. 2016) et résulte d’un travail de cartographie numérique par modélisation réalisé à partir des données ponctuelles issues des deux programmes nationaux IGCS et RMQS du GIS Sol.
La carte transmise à la FAO estime sur une grille de 1 km de résolution les stocks de carbone sur 30 cm. Elle fournit des indications précieuses quant à la distribution spatiale et la variabilité des stocks de carbone dans les sols français, avec toutefois des zones où les estimations présentent de forts niveaux d’incertitude, notamment en région montagneuse.
Ce travail confirme les précédentes publications nationales puisque les stocks les plus faibles sont observés en Languedoc-Roussillon (région fortement viticole et caractérisée par un climat chaud et des sols peu épais) et dans quelques zones de culture très intensive (Beauce Chartraine, Nord). Les stocks de carbone faibles à moyens (40-50 t/ha) sont caractéristiques des sols des grandes plaines de culture intensive de France ainsi que des sols limoneux comme, par exemple, le grand Bassin parisien, une partie du Bassin aquitain, le Toulousain et le sillon Rhodanien. Les stocks de carbone moyennement élevés (50-70 t/ha) sont caractéristiques des grandes régions forestières ou fourragères de France (Bretagne, Est, Massif central, Normandie) et les stocks de carbone les plus élevés correspondent à des situations climatiques (sols situés en altitude), minéralogiques (sols volcaniques du Massif central) ou hydriques extrêmes (marais de l’Ouest, delta du Rhône).